Le Métier de mourir – Jean-René Van der Plaesten (2020)

Jean-René Van der Plaesten est aujourd’hui directeur délégué de la rédaction du Figaro Magazine, mais fut casque bleu au Liban en 1985 : il a vu ce dont il traite dans le livre. Il est aussi membre du jury du Prix de Flore.

Personne ne sait vraiment d’où vient le soldat Belleface. On sait juste qu’il est polonais, rescapé d’un camp de concentration. Officier légendaire de l’armée israélienne, il doit tenir un checkpoint au Liban. Il n’est ni grand ni petit, le crâne rasé, porte des lunettes à armature d’acier. La nuit, il fume de l’opium pour oublier les horreurs qui hantent ses cauchemars, les images du camp et celles de la guerre d’Indochine.

C’est l’arrivée d’un Français plein de belles idées qui fera réagir Belleface et le forcera à faire face à sa propre mortalité : que laisse-t-il derrière lui ? Qu’a-t-il appris au monde ? Qui se souviendra de lui ? Favrier fera monter toutes ses questions en lui, jusqu’à ce que Belleface se décide à lui dire la vérité. Histoire qu’au moins une personne se souviennent de son passage sur terre.

Le Métier de mourir est celui que pratique chaque jour des milliers de soldats qui prennent part à des conflits armés. Jean-René Van der Plaesten nous peint ici le quotidien des gardiens d’une route : la solitude, l’ennui, le sens du devoir, l’indifférence à la mort et au danger, la poursuite d’un idéal où les armes ne seront plus utiles. C’est une lecture agréable, parfois violente et difficile, mais absolument nécessaire.

Éditions Grasset
270 pages