Une immense sensation de calme – Laurine Roux (2018)
Au cœur d’une étendue enneigée, une jeune fille rencontre Igor, un être aussi étrange que magnétique. Presque sans échanger un mot, elle va le suivre à travers une nature souveraine et hostile, portée par la jeunesse de l’insolence. Mais plus elle semble proche d’Igor, plus le mystère qui l’entoure s’épaissit. Jusqu’à ce qu’une tempête les précipite tous deux dans la tourmente, révélant les légendes et les souvenirs de ceux qu’illuminent le côtoiement permanent de la mort et de l’amour.
C’est un roman/conte court et étrange. Nous suivons le chemin de cette jeune fille qui habite une contrée rude et glaciale. Elle rôde sans but après la mort de ses parents et rencontre une famille qui lui apprendra à pêcher et lui racontera des histoires des temps anciens, avant ce qu’il appelle le Grand Oubli, qui est survenu après que la guerre a ravagé le pays avec ses oiseaux cracheurs de feu et les redoutables tanks, dont on peut encore rencontrer les carcasses rouillées.
J’ai beaucoup aimé ma lecture, et j’ai de la peine à croire que ce n’est qu’un premier roman. On y trouve une maîtrise impressionnante du rythme de narration, des descriptions du froid et des histoires mémorables. Je regrette peut-être juste que le livre n’ait pas 100 pages de plus pour développer davantage la psychologie de notre narratrice.
Merci encore aux éditions Folio pour cette belle découverte !
Il parlait peu. Un avertissement de temps à autre, lorsqu’un tronc ou un piège barrait la route. D’une voix presque effacée. J’étais à une coudée de son dos, mais il me paraissait bien loin, perdu dans une tristesse plus vaste que l’hiver. Je n’ai jamais vraiment su d’où lui venait cette mélancolie. Olga disait qu’il n’est pas bon pour un homme de rester seul. Mais il y avait une plainte plus lointaine dans son cœur. Un chant inconsolable. Je le suivais sans trop me poser de questions. On vit aussi bien sans réponse.
Éditions Folio
131 pages
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