Une défense de l’avortement – Judith Jarvis Thomson (1971)
À une époque où nombre de pays pensent bon de pouvoir décider pour les femmes de ce qu’elles font de leurs corps, je pense que la réédition de ce court essai tombe à point nommé.
« Une défense de l’avortement » est un des premiers essais sur le sujet de l’avortement aux États-Unis. Sorti à une époque où l’avortement était encore illégal dans la majorité du pays – et on y revient tristement – c’est un essai qui se lit facilement.
Le début des années 70 est synonyme de changement. Bon nombre de mouvements commencent à naitre contre les violences de la guerre, le racisme, le sexisme et l’abus de l’environnement. C’est à ce moment qu’une philosophe décide de prendre la plume pour défendre le droit des femmes sur leurs corps, et notamment le droit d’une femme de répondre elle-même à la question de si elle veut enfanter, ou non.
C’est un texte aussi puissant que facile à comprendre, avec des arguments clairs, précis, illustré par des métaphores qui permettent de faire ressortir les absurdités d’un raisonnement anti-avortement.
La lecture de cet essai m’a été particulièrement utile. Non pas – oh grand malheur – que je sois contre le droit à l’avortement, au contraire, mais parce que ce droit me semblait si évident que je peinais à dresser les arguments pour le justifier. Comment justifier le droit de boire un verre d’eau ou de regarder le ciel ? Grâce à Judith Jarvis Thompson, j’ai quelques métaphores sous le bras qui ne manqueront pas de faire éclater la bulle d’absurdités sexistes et conservatrices entretenue par les anti-avortement.
Je sais que mon opinion tranchée ne plaira pas à certains de mes abonnés, mais je dirai toujours que tout être humain aura toujours un droit inaliénable sur son propre ou corps.
Éditions Payot
90 pages
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