Un profond sommeil – Tiffany Quay Tyson

Nous sommes à White Forest, petite ville isolée du Mississippi. Willet et Roberta vivent avec leur mère et leur petite sœur Pansy. Le père est relativement absent, et vient quelques jours pour disparaître plusieurs mois, trop occupé à s’occuper de son trafic de faux billets.

Pas loin de la ville se trouve une carrière, dont on dit que les eaux profondes regorgent de fantômes et de mauvais esprits. Willet et Roberta ne les craignent pas, et décident de s’y baigner un après-midi. Alors que les deux ainés partent à la recherche de baies sauvages dans la forêt, un drame a lieu. Lorsqu’il retourne au point d’eau, leur petite sœur a disparu. Les plongeurs ne la trouvent pas dans les eaux, et personne n’a vu trace de l’enfant.

Ainsi commence la longue chute aux enfers d’une famille déjà fragile, qui, comme on finira par la prendre, subit l’héritage d’un lourd passé.

Où est donc Pansy ? S’est-elle noyée ? L’a-t-on kidnappée ? Est-elle partie de son propre gré ? Chose étrange, le père ne refera plus jamais surface, lui aussi disparu mystérieusement. Que s’est-il passé dans cette carrière, quels sont les esprits maudits qui œuvrent au malheur de cette famille ? La culpabilité ronge Willet et Roberta, qui mettent alors tout en œuvre pour retrouver leur sœur.

Le récit est raconté de deux points de vue, celui de Roberta d’un côté, et celui d’un orphelin et de sa sœur qui sont arrivés à White Forest il y a des dizaines d’années de cela. J’ai trouvé que cela donnait un bon rythme et une belle profondeur au roman, qui bien qu’avec certaines longueurs, vous tient en haleine jusqu’au dernier chapitre, que j’ai d’ailleurs trouvé magnifique.

Portrait de l’Amérique profonde, enquête familiale, drame déchirant, voilà l’histoire de personnes frappées par le malheur, mais qui ne se laisseront pas abattre.

« Tu es issue d’esclaves dans les champs de coton et de riches planteurs, de prêcheurs et d’aide-cuisinières, de guérisseuses et d’assassins, de menteurs et d’honnêtes gens, d’intolérants et d’opprimés, de monstres et de saints. Tu es issue de l’eau, de la terre et du sang. »

Éditions Sonatine
400 pages