Un certain M. Piekielny – François-Henri Désérable (2017)
Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny...
Voilà ce que dit M. Piekielny au jeune Romain Gary – alors Romain Kacew – quand il était enfant. Gary deviendra plus tard diplomate, résistant, grand écrivain français. Est-ce que le vieil homme aurait flairé le grand destin qui attendait le petit Romain ?
Dans ce roman-enquête, François-Henri Désérable revient sur les traces de ce mystérieux Monsieur Piekielny. A-t-il seulement existé ? Est-il mort dans les camps de concentration, comme le dit Gary dans son roman La Promesse de l’aube ? Les informations sont trop peu nombreuses. Parlons donc plutôt de Romain Gary.
Désérable imagine des scènes sur lesquelles on ne sait que peu de choses : sa réaction quand il apprend qu’on lui décerne le prix Goncourt, sa rencontre avec Kennedy, s’il a vraiment parlé de Piekielny, comment il se comporterait à la terrasse d’un café. À la manière de Gary, il mêle récit et fantaisie pour arriver à une histoire complète.
Une chose est certaine. Que M. Piekielny ait existé ou non est sans importance. Son histoire traduit une volonté simple, une velléité commune à tous les anonymes de ce monde. Pour reprendre la formule de Désérable : « que les damnés de la Terre fussent connus, ne serait-ce qu’un instant, de ceux qui en étaient les maîtres ».
Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? Toute sa vie, Romain Gary s’est employé à vivre des aventures dont il amplifiait les faits dans ses romans :
La vérité ? Quelle vérité ? La vérité est peut-être que je n’existe pas. Ce qui existe, ce qui commencera peut-être à exister un jour, si j’ai beaucoup de chance, ce sont mes livres, quelques romans, une œuvre, si j’ose employer ce mot. Tout le reste, c’est de la littérature.
Un roman qui réjouira tous les admirateurs de Romain Gary.
282 pages
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