Trois heures du matin – Gianrico Carofiglio (2020)
Un jeune Italien de 18 ans souffrant de crises épileptiques régulières se voit proposer un test ultime pour voir s’il est bien remis de son mal. Le médecin marseillais exige de lui qu’il ne dorme pas pendant 48 heures, avec le support de cachets d’amphétamines. Si le stress du manque de sommeil ne provoque pas de crise, alors il pourra vivre une vie normale et sans encombre.
Armé de ses cachets, il doit passer deux jours à Marseille en compagnie de son père, un homme qu’il ne connait que peu. Depuis le divorce de ses parents, c’est son père qui est parti et il n’a eu avec lui que des entrevues épisodiques, emplis d’une rancœur sous-jacente bien ancrée. Mais petit à petit, le contact se renoue. Ils commencent à parler et à échanger leurs expériences. Comment a-t-il rencontré maman ? Pourquoi fume-t-il autant ? Ils boivent ensemble, vont à la plage et au restaurant, parle de mathématiques et de poésie, écoute de la musique. Comment n’a-t-il jamais su que son père était un pianiste de jazz tout à fait respectable ?
Ce roman, c’est l’histoire des retrouvailles d’un père et d’un fils. La fierté et l’amour, filiale et paternelle, se mêlent pour réunir ces deux hommes que la vie a séparés malgré eux. Le père et le fils ne doivent-ils pas, après tout, grandir ensemble ? Un récit plein d’amour et de nostalgie, ou l’on se presse de rattraper le temps perdu.
Quand il a terminé, concluant son morceau par deux gammes mélancoliques, des applaudissements chargés de sympathie ont éclaté. J’ai applaudi moi aussi, et j’ai continué jusqu’à ce que je sois certain qu’il m’ait vu, parce que je commençais à comprendre que les équivoques existaient, et je ne voulais pas qu’il y en ait à ce moment- là.
Au cours des années qui ont suivi, j’ai écouté beaucoup de jazz, sous ses différentes formes et manifestations. J’ai assimilé des concepts que j’ignorais totalement lors de cette nuit à Marseille, variations, paraphrases, dissonances, cluster, chromatismes, interplay, improvisation modale, free jazz. Mais tout ce que je sais vraiment du jazz, je l’ai appris peu ou prou cette nuit-là.
Éditions Slatkine & Cie
220 pages
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