Tous les hommes n’habitent pas le monde la même façon – Jean-Paul Dubois (2019)
« Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre, je regarde la nuit et j’écoute le froid. »
Les flocons tombent doucement, on rencontre Paul Hansen dans une prison, avec Patrick, un biker des Hells Angels comme compagnon de cellule. Comment cet homme, qui a l’air si doux et innocent, a-t-il atterri là ? Il va nous raconter son histoire.
Hansen est originaire de Skagen, mais il est né à Toulouse. Fils d’un pasteur et d’une mère qui tient un cinéma diffusant des films érotiques, on peut dire qu’il est né dans le mouvement et la confrontation. Après le divorce de ses parents, il s’essaie à diverses occupations, mais ne trouvant pas satisfaction, il décide de rejoindre son père au Canada. Là-bas, il bricolera, gagnera honnêtement son pain en travaillant pour une petite entreprise, avant d’endosser le rôle de concierge dans une résidence de luxe.
C’est l’histoire étrange d’un homme banal et d’une vie sans grande histoire. Il rencontre ensuite sa femme et mène une vie paisible, jusqu’au jour où…
J’ai particulièrement apprécié la manière dont Dubois a tracé l’image du métier de concierge. Souvent relayé au second plan, c’était très intéressant de pouvoir en rencontrer un de près.
Bien que j’aie apprécié le livre, je ne comprends pas tout à fait qu’il soit récompensé d’un Goncourt. En général, mes lectures de prix Goncourt me laissent un sentiment fort et qui dure, ce sont des livres qui me marquent et m’interpellent. J’ai cette lueur dans les yeux, cette chaleur dans mon cœur durant et après ma lecture. Ici, l’histoire et le style m’ont moins marqué, et il n’est selon moi pas au même niveau que Boussole de Mathias Énard (2015), Au-Revoir Là-Haut de Pierre Lemaître (2013) ou encore le Rocher de Tanios d’Amin Maalouf (1993), mais ce n’est sûrement qu’une question personnelle.
Le roman est toutefois peuplé de belles phrases, comme cette dernière : « Il était infiniment facile d’aimer une femme pareille, de partager ses éveils, de se coucher près d’elle, et de ressentir que ce seul moment magique signait la fin de l’Âge sombre. »
Éditions de l’Olivier
245 pages
Prix Goncourt 2019
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