Siddhartha – Herman Hesse (1922)

Siddhartha est bien plus qu’un simple roman. C’est à la fois une belle histoire, un conte philosophique, un roman initiatique. Depuis tout petit, Herman Hesse a bataillé pour trouver sa voie. Des études qui ne l’ont pas intéressé, un apprentissage abandonné, puis plusieurs petits boulots qui ne duraient jamais ; il n’a jamais réussi à mettre en pratique les valeurs chrétiennes classiques de son père pasteur. Jusqu’au jour où il se rend compte qu’il détient lui-même les clés de son émancipation et de son bonheur. Lui seul peut choisir le chemin qui lui conviendra. Il n’y a pas de bonne voie, il n’y a que la voie qui est juste pour chacun. Inspiré par Nietzsche, il « ose devenir lui-même. Il sera écrivain, ou rien, car telle est sa volonté.

Siddhartha aussi, tente de trouver une philosophie de vie à suivre. Il pense avoir besoin de choisir une doctrine pour atteindre la sagesse. Il quitte alors le nid familial afin de s’engager comme ascète. Puis il change à nouveau d’ordre en quête d’une nouvelle vérité. Ses voyages le feront amant, père, mendiant, passeur, et même riche marchand. Il croisera le chemin des hommes les plus pauvre et les plus riches, ceux des plus vils et des plus vertueux. Arrivera même le jour où il rencontrera Gotama, le Bouddha.

C’est l’histoire d’une quête du bonheur, de la sagesse et du sens de la vie. Siddhartha se rendra vite compte qu’il ne saurait suivre une doctrine spécifique. C’est la mission de chaque homme que de s’émanciper du foyer où il est né, afin de partir à la recherche de sa propre vérité. Contrairement au savoir, la sagesse ne se transmet pas. Elle ne saurait venir de l’extérieur car le sage doit trouver la réponse en lui-même. L’homme seul est maître de son chemin.

Un livre déjà très important pour moi. Après quelques pages, j’ai su qu’il allait avoir sa place parmi mes références essentielles. Il vous poussera à la réflexion et vous donnera le sentiment d’une longue méditation, le tout en 150 pages.

« Je te dis ce que j’ai trouvé. Le Savoir peut se communiquer, mais pas la Sagesse. On peut la trouver, on peut en vivre, on peut s’en faire un sentier, on peut, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant à la dire et l’enseigner, non, cela ne se peut pas. »

Éditions le Livre de Poche
157 pages