Salina, les trois exils – Laurent Gaudé (2018)

Un cavalier inconnu s’avance au loin. Il progresse au pas, sans se presser. Tout le village se réuni sur la place et regarde l’homme approcher. Lentement, il met pied à terre, et dévoile le fardeau qui lui encombre un bras : un enfant. Il pose le nourrisson sur le sol, remonte sur son cheval et opère un demi-tour. Tout cela sans dire un seul mot.

Souvent source de malheur, ces nourrissons abandonnés sont laissés pour mort. Personne n’ose y toucher pour ne pas risquer s’attirer les foudres de la mauvaise fortune. Mais cette petite fille pleure sans cesse. Elle a faim. Elle a soif. Une des femmes n’y tient plus, et va secourir l’enfant. Tu t’appelleras Salina, en mémoire des chaudes larmes que tu as versé aux premiers jours de ta naissance.

Au soir de la mort de cette femme, c’est son fils qui raconte sa vie à un passeur. Il dit les mystères de ses origines, les tragédies d’une femme jamais acceptée, son mariage forcé, et surtout, ses terribles exils. Qui était cette femme ? Comment a-t-elle survécu dans ce milieu hostile en forgeant une légende dont on parlerait pendant des générations ? Voici l’histoire de Salina, et de ses trois exils.

Une fois de plus, Laurent Gaudé est au rendez-vous pour nous servir une histoire entre la fable, le conte et le roman. On ne sait ni où on est, ni à quelle époque. Mais on entend une vie, celle d’une femme courageuse et de ses fils. Retiré de tout repère temporels ou géographique, cette histoire a une portée universelle. Le tout, écrit avec la plus poétique d’un des meilleurs romanciers contemporains.

Éditions Babel
150 pages