Pas ce soir – Amélie Cordonnier (2022)

Tout avait bien commencé. Une rencontre impossible, une belle histoire d’amour, une famille avec 2 enfants, le retour à l’indépendance une fois les filles parties, mais depuis quelques années, l’amour et le désir de sa femme semble s’être essoufflé. C’est peu dire : cela fait huit mois, deux semaines et quatre jours qu’il n’a pas fait l’amour avec Isa.

Une éternité, un infini, un cruel vide affectif et sensuel. De plus, Isa ne veut même plus dormir avec lui. Pour ne pas subir ses ronflements, elle fuit presque chaque nuit dans la chambre de Roxanne, depuis que cette dernière est partie pour les études.

Et si ce n’était que le sexe ! Mais non ! Isa ne parait plus vouloir le toucher. Ils ne s’embrassent plus, ne se donne plus la main. Toute trace d’affection physique a tout bonnement disparu. Pas ce soir, ni demain soir, ni aucun soir. Il est seul avec sa frustration, déchiré entre le désir de l’amour charnel et celui de rester et d’aimer sa femme. Il est forcé de se demander : comment peut-elle encore l’aimer si elle refuse de le toucher ?

Je suis tout bonnement impressionné par la capacité d’Amélie Cordonnier à se mettre dans la peau d’un homme frustré. Même si, à mon avis, il me semble peu vraisemblable qu’il accepte sa situation et sa frustration pendant si longtemps, j’ai trouvé la psychologie du personnage savamment développée. Entre les doutes, les petites pensées négatives, les faux espoirs, les victoires mineurs, on suit la psychologie de notre quinquagénaire en manque comme si c’était nous.

Un livre qui ose parler d’un sujet tabou, et dont le message final semble plutôt évident : sans communication, compassion et complicité, un couple ne peut que mourir.

Éditions Flammarion
250 pages