Narcisse et Goldmund – Herman Hesse (1948)
Nous sommes dans l’Allemagne du Moyen Âge. Narcisse est un moine que tout le monde admire. Il est d’une beauté elfique, avec des doigts et des traits fins, des yeux profonds et mystérieux. Encore si jeune, il est déjà professeur au monastère, dispensant des cours à des élèves à peine plus jeunes que lui. Son intelligence fait pâlir ses compères d’admiration et de jalousie
Arrive Goldmund, enfant très doué laissé ici malgré lui par son père. Très vite, Narcisse est pris d’affection pour le jeune homme. Il sent toutefois que sa vocation n’est pas celle du cloitre, du livre et de la méditation, mais bien celle de l’aventure. Convaincu que chaque homme doit remplir sa propre mission et qu’un destin ne saurait être imposé à quiconque, il s’entretient avec lui. Goldmund entend le conseil de son ami et part pour la vie errante : la faim, le froid, mais aussi la liberté, les femmes, la démesure.
Plus tard, Goldmund apprendra le métier de peintre, une nouvelle tentative pour lui de chercher le beau. Néanmoins, que ce soit dans sa liberté nouvelle, dans l’art ou le savoir, il ne parvient jamais à trouver la juste sérénité, et demeure éternellement insatisfait. Vaut-il mieux être un vagabond libre, ou un sédentaire plus assuré de son avenir ? Y a-t-il un sens à chercher l’éternité à travers l’art si tout finira ultimement en poussière ?
Herman Hesse est une fois de plus un maître dans l’art de mélanger roman et philosophie, sagesse et art, belles maximes et questionnements. On ne sort jamais tout à fait pareil d’une de ses lectures. Comme disait Kafka : « Si un livre ne vous fait pas l’effet d’un coup de poing sur la tête, à quoi bon le lire ? » Lisez-donc celui-ci !
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