Mémoires d’un jeune homme dérangé – Frédéric Beigbeder (1990)

Mémoires d’un jeune homme dérangé – Frédéric Beigbeder (1990)

Ce livre est le premier de Frédéric Beigbeder. Du haut de ses 24 ans, il nous raconte les premières années d’une vie pleine de débauche, entre celle du marquis de Sade et de Rastignac.

Marc Marronnier est bien né et bien éduqué : il a fait Science Po. Par intérêt pour la matière ou pour les perspectives professionnelles qui s’ouvrent suite à ce parcours ? Évidemment que non. Cette école a deux mérites : non seulement elle ouvre les portes à de hautes relations – il est plus drôle de faire la fête avec des amis qui possèdes des hôtels particuliers dans le 7ème –, mais aussi, elle permet de repousser la vie active le plus loin possible.

Marc fait la fête et vit comme un prince. Tous les jours, il ne se lève pas avant midi, et danse jusqu’à tard dans la nuit. Il n’ose pas trop prendre de drogues, mais il se rattrape bien sur les fluides. Il n’est pas alcoolique, mais boit une douzaine de cocktails par jour.

Victoria est belle et fortunée, mais leur relation est terne : la date limite est proche. Surtout depuis qu’il a rencontré Anne. Anne est gracieuse, douce, intelligente, réservée mais pas trop, riche comme il faut, belle comme une matinée de printemps. Est-ce que Marc parviendra à la séduire ?

Suivez Frédéric Beigbeder dans cette petite visite du monde de la jeunesse dorée parisienne. Des plus grands duplex de la capitale jusqu’aux palais viennois, il est question de débauche et d’excès, mais aussi et surtout d’amour, d’unique, de beau et de vrai.

« Si la femme de votre vie est innombrable, pourquoi iriez-vous ailleurs ? Votre vie quotidienne cessera alors d'être une vie de tous les jours.
(…) Le matin, une femme mûre, ébouriffée, à la fois rauque, qui fait sa toilette en écoutant la radio. Dix minutes plus tard, c'est déjà une autre, tendre amie, qui crache des noyaux de cerises par la fenêtre. Retour au lit : Anne est une troisième, sensuelle au corps brûlant. Et ainsi de suite, en une seule matinée je connaîtrai vingt femmes différentes, de la petite fille modèle qui regarde la télé en mâchant un chew-gum lui gonflant la joue, à la dactylo populaire qui se lime les ongles en téléphonant, en passant par la dépressive hystérique qui meurt d'angoisse en fixant le plafond, sans oublier la maîtresse fleur bleue. Comment voudriez-vous que je m'en lasse ? Pas besoin de subterfuges, d'inventions compliquées ou de stratagèmes pour raviver ma flamme : Anne est un harem à elle toute seule. »


148 pages
Éditions de la Table Ronde