Les Jours de Savelli – Grigori Sloujitel (2022)
Si je pensais à mon foyer natal ? Chaque jour, chaque jour. Voulais-je rentrer ? Non. Le moment n’était pas encore venu. Je ne m’étais pas, si je puis me permettre, encore assez ouvert l’esprit existentiel.
Saveli, un chat perspicace né dans les rues de Moscou, a plusieurs fois été recueilli en temps qu’animal domestique, mais son caractère audacieux l’entraine toujours à s’échapper. À travers ses aventures, nous découvrons les coulisses de la capitale russe et son histoire centenaire. Préoccupé par l’état de sa culture générale depuis la naissance, Saveli, dit Savva, déambule les rues à la quête de sa prochaine aventure sur les notes de l’amoroso D’Antonio Vivaldi, nous dressant la fresque d’une ville et de ses habitants, félins compris. Il a soif de découvrir, de goûter, de voir, de vivre cette expérience fabuleuse que Dieu lui a offert
Grigorii Sloujitel mêle dans ce roman comédie et culture en donnant un caractère particulièrement humain à la vie des chats. Des tranchés d’un musée ou des soldats félins ont été réquisitionnés pour mener une guerre contre les rats, à l’intégration d’un clan de chats au caractère communiste qui rappelle “La ferme des Animaux” de George Orwell, Saveli n’est exempt d’aucune expérience “humaines”, et certainement pas de celle de l’amour.
Au milieu des autres romans qui adoptent le point de vue d’un narrateur félin – voir par exemple « les mémoires d’un chat » de Hiro Arikawa –, celui-ci se distingue par le caractère philosophique de son protagoniste, ainsi que par l’aura de la culture russe dans lequel on baigne tout au long de l’histoire. Un roman à lire, et pas uniquement pour les adhérents du club des amateurs de félins.
Éditions des Syrtes
296 pages
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