Le rapport Brodeck – Philippe Claudel (2007)
Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n’ai rien fait, et lorsque j’ai su ce qui venait de se passer, j’aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrées dans ses liens de façon à ce qu’elle demeure tranquille comme une fouine dans un nasse de fer.
Voilà la première phrase du roman de Claudel, le « Rapport Brodeck ». Brodeck, c’est le narrateur. Et bien malgré lui, il se voit forcé de tenir la plume pour raconter un terrible secret.
Tout allait si bien dans ce petit village français. Et pourtant, tout a basculé pendant la guerre. Pour survivre, certains ont fait des choses qu’il préférerait oublier. Brodeck, lui, doit raconter. Il faut que les autres comprennent. Ils pardonneront sans doute aux gens du village s’ils savaient tout. C’est ce qu’ils espèrent en tout cas.
Un style fin et élégant qui n’est pas radin en images saisissantes, une trame sordide qui se dévoile peu à peu, Claudel est un véritable maitre moderne de la littérature.
Éditions le Livre de Poche
375 pages
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