Le pigeon – Patrick Süskind (1987)
Jonathan Noël n’a pas une vie excitante. À 50 ans, il est propriétaire d’une petite chambre en haut d’un immeuble parisien. C’est son chez lui. Son appartement est sa seule relation exclusive. Il en est très fier. Il travaille dans une banque en tant qu’agent de sécurité. Sa vie est une série de routines bien ordrées. Toutes les journées sont les mêmes. Il vit chichement, simplement, mais il est heureux
Sa plus grande frayeur, c’est de se retrouver face à face avec un autre locataire devant les toilettes du palier. Une fois cela lui est arrivé. Plus jamais. Cette perte d’anonymat, en pyjama, lui fait horreur. Depuis, il écoute attentivement les bruits du couloir pour s’assurer qu’il est seul avant d’ouvrir sa porte.
Mais un jour, son quotidien est retourné sens dessus-dessous. Pas à cause de la rencontre avec un autre locataire, mais avec un pigeon qui s’est introduit par la fenêtre ouverte. C’est le début de la catastrophe. Le règlement de l’immeuble stipule pourtant bien que la fenêtre doit rester fermée en tout temps. Qui a bien pu l’ouvrir ?
Le pigeon le toise. Il ne semble pas vouloir décamper. Ses yeux jaunes globuleux, son plumage sale et les fientes avec lesquelles il repeint le sol le dégoutent. Jonathan se réfugie dans sa chambre. C’est la détresse. Des pensées sombres et angoissées l’envahissent. Rien ne sera plus jamais pareil. Cet endroit est profané. Il doit quitter l’immeuble.
Ainsi commence ce roman qui nous raconte les aventures d’un homme sans histoire, qui ne rêvait de rien d’autre qu’une vie tranquille et sans histoire. Roman absurde ? Critique de la routine ? Théorie de l’angoisse ? Histoire d’une phobie ? Je ne saurais trop m’exprimer sur le message que ce roman veut véhiculer. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il est très court – moins de 100 pages – et empreint de tragique et de comique. À lire.
89 pages
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