Le parfum des fleurs la nuit – Leïla Slimani (2021)

« Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle. »

Face au syndrome de la page blanche, Leïla Slimani se perd dans ses pensées dans son étroit bureau. Elle repense à son enfance, à son rapport aux livres, à ce que cela signifie d’être écrivain, aux difficultés de l’écriture.

Elle est soudain dérangée par un appel d’une éditrice qui a une proposition pour le moins étrange : que dirait-elle de passer une nuit seule à la Pointe de la Douane, à Venise, entourée des collections d’art de la Fondation Pinault ?

De cette nuit sort ce livre, plein de considérations littéraires, d’anecdotes sur la vie de cette romancière dont l’identité oscille entre l’Orient et l’Occident. Un très beau texte sur les exigences de la littérature et un témoignage touchant d’une des belles plumes contemporaines.

J’ai souligné plein de jolies citations sur l’écriture, que j’ai décidé de vous en glisser quelques-unes ici :

« Les plus grands ennemis de l’écrivain sont le téléphone et les visiteurs. »

« Écrire, c’est découvrir la liberté de s’inventer soi-même et d’inventer le monde. »

« Écrire est un combat pour l’immobilité, pour la concentration. Un combat physique où il faut mater, sans cesse, le désir de vivre et celui d’être heureux. »

« La vérité, c’est que les romans s’imposent à vous, ils vous dévorent. Ils sont comme une tumeur qui s’étend en vous, qui prend le contrôle de tout votre être, et dont vous ne pouvez guérir qu’en vous abandonnant. »

Pour tout écrivain écrivant un roman : « L’essentiel demeure inaccessible, comme si, en écrivant on renonçait en même temps, à ce que l’on voulait écrire. L’écriture est l’expérience d’un continuel échec, d’une frustration indépassable, d’une impossibilité. »

« Le passé, quand on écrit, n’est pas mort. »

Une lecture que je vous recommande vivement !

Éditions Folio
150 pages