Le Magicien – Colm Tóibín (2022)
Thomas Mann est sans aucun doute l’un des plus grands écrivains du siècle dernier. Couronné par le prix Nobel de littérature, père de famille – à l’histoire relativement mouvementée –, vétéran de toutes les tragédies de la première moitié du 20ème siècle, voilà un homme qui a son nom dans l’histoire.
Né d’une famille bourgeoise de la ville de Lübeck au nord de l’Allemagne, le jeune Thomas n’avait pas de talent particulier. C’est après la mort de son père et un essai raté dans une compagnie d’assurance qu’il commence à écrire, et décide de se donner corps et âme à cette activité. Il ne le sait pas encore, mais ses mots le porteront à la gloire et inscrirons son nom dans la postérité.
S’il n’avait fallu qu’écrire, cela aurait été trop simple. Car Thomas Mann est aux prises avec une famille complexe. Une mère dont il n’est pas le favori, une belle famille bourgeoise, hautaine et compliquée, bientôt des enfants à moitié fous et capricieux. Comme si cela ne suffisait pas, il doit toujours cacher son homosexualité, tandis que celle de ses enfants fait scandale sur la place européenne.
Quand les nazis prennent le pouvoir en Allemagne et menace l’Europe de leurs flammes haineuses, les Mann fuient vers les États-Unis, qui deviendra leur nouvelle patrie pendant longtemps. Thomas, dernier intellectuel à ne pas avoir pris la plume pour parler de la situation, est sous pression.
Histoire intellectuelle, drame familial, témoignage de la difficulté à être aimer et trouver le bonheur, récit d’une Europe en feu, fresque de personnages singuliers, ce livre est la représentation complexe d’une vie, celle d’un des plus grands romanciers de la langue allemande, l’homme qu’on surnommait « le Magicien ». Accrochez vos ceintures et soyez attentif, vous ne perdrez pas votre temps avec ces 600 pages qui ne se lisent que trop vite.
Éditions Grasset
601 pages
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