La Danseuse – Patrick Modiano (2023)
Patrick Modiano se souvient de son arrivée dans la capitale. Seul, avec à son actif qu’une faible somme, quelques talents de rédaction et l’espoir d’un succès littéraire. Il cherche un logement. On l’introduit à un certain Serge Verzini. Ce dernier lui trouve une chambre adaptée à ses modestes moyens. Plus tard, il l’invite à son restaurant « La boîte à magie ». C’est là qu’il rencontrera la danseuse.
La danseuse est la protégée de Verzini, qui connaissait son mari et son père avant lui. Elle élève seule son fils Pierre. Elle prend des cours de danse au studio Wacker avec le grand Boris Kniassef.
Modiano se souvient des personnes qu’il a rencontrées dans ce Paris des rêves, où ce présent éternel lui échappe. Sa première mission littéraire est pour le compte de cet éditeur étrange appelé Maurice Girodias, qui lui demande de rajouter des chapitres à des mauvais romans anglo-saxons. Il est loin d’imaginer que c’est lui qui publiera le Lolita de Nabokov, quelques années plus tard.
Dans « La danseuse », on retrouve cette écriture légère et poétique, qui demande tant d’effort et de travail. Tout comme le travail inouï d’une danseuse pour sembler voler sur le sol. Les scènes du passé reviennent et s’effacent sous nos yeux, avec l’élégance et la légèreté d’un rêve ou d’une ballerine.
Lire un roman de Modiano, c’est découvrir un Paris en noir et blanc. C’est un retour nostalgique vers le passé qui ne disparaît jamais vraiment. C’est juste un autre temps, morcelé, éparpillé, mais qui sera toujours présent si l’on apprend à l’écouter attentivement. Les acteurs de ces scènes perdues sont oubliés, et n’existent plus quand dans la mémoire de ceux qui ont la patience de se souvenir d’eux. C’est la constante quête d'une jeunesse et d'un passé perdu.
Et je finissais par me persuader que c'était nous, car les mêmes situations, les mêmes pas, les mêmes gestes se répètent à travers les temps. Et ils ne sont pas perdus, mais inscrits pour l'éternité sur les trottoirs, les murs et les halls de gare de cette ville. L'éternel retour du même.
100 pages
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