La Confession d’un enfant du siècle – Alfred de Musset (1836)
La Confession d’un enfant du siècle est un cri de deuil. L’espoir d’un empire sous les ordres d’un empereur tout-puissant, le rêve de la domination française, la reconnaissance de son importance et de sa grandeur. Tout s’effondre après la chute de Napoléon. Dans ce pays rempli d’orphelins d’une époque déchue, nous suivons la confession sentimentale d’un homme trahi par sa maîtresse.
C’est un roman autobiographique où le sentiment d’abandon est mêlé au désespoir sentimental. D’abord abandonné par son pays, il est trompé par celle qu’il aime. Notre héros ne sait plus que faire pour atteindre le bonheur, et après avoir traversé une période de débauche, il se jette corps et âme dans une nouvelle relation sentimentale de laquelle il compte bien sortir victorieux.
Les romans qui tournent uniquement autour de l’amour ne sont pas vraiment ceux que je préfère, même si je dois dire qu’ici, c’est écrit avec une délicatesse rare. Lorsque des poètes comme Musset se mettent à la prose, il me semble naturel qu’ils fassent pâlir bon nombre de romanciers. Le vocabulaire est fourni, les images sont saisissantes : on comprend précisément ce qu’il veut dire et transmettre dans ses images.
Mais j’aimerais réserver un éloge particulier pour le chapitre 2, qui est, selon moi, la meilleure pièce écrite sur la nostalgie de l’empire. On sent le désespoir, le sentiment de progression dans le noir, l’abandon d’un peuple qui ne sait quelle direction prendre et qui a été obligé de renoncer au rêve de la grandeur et de la puissance. Un peuple perdu qui ne se retrouve plus dans leur gouvernement de bureaucrates, incomparable à l’homme qui est monté aux barrières pour crier le nom de la liberté. L’homme qui a uni la France, rendu au peuple sa dignité, monté des armées qui ont fait trembler l’Europe pendant plus de 10 ans.
Une excellente lecture pleine de poésie que je recommande à tous !
Éditions Folio
308 pages
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