Fermina Márquez – Valery Larbaud (1911)
Dans ce court roman qui relate l’enfance du narrateur, il nous raconte la vie dans son pensionnat, le collège Saint-Augustin, lieu inspiré par le collège de Sainte-Barbe des Champs à Fontenay-aux-Roses, où Valery Larbaud passât les années 1891 à 1895. Bon nombre des élèves viennent de l’étranger pour perfectionner leur français, avec une forte concentration d’Amérique latine.
La vie du collège est chamboulée quand la belle Fermina Marquez, une jeune Colombienne de quinze ans, arrive au collège, accompagnée de sa tante, sa sœur et son frère. Les jeunes hommes du collège sentent naitre leurs premières passions, et chacun tentera sa chance pour lui faire la cour à sa manière.
Mais il n’est pas facile de séduire quand on sort à peine de l’enfance et que l’on se cherche encore. Chacun ne sait trop quoi dire, ni quelles qualités mettre en avant. Il y aura d’abord Joanny Léniot, le premier de classe imbu de lui-même, mais aussi la canaille Santos Iturria ou encore le jeune Camille Mounier avec ses seulement treize ans.
Ce roman avait été proposé au Goncourt en 1911, mais n’a pas été retenu. Considéré comme un classique de l’époque, aujourd’hui oublié, j’ai trouvé sa lecture agréable, témoin d’une autre époque, et d’une certaine classe sociale grandement privilégiée.
Le récit des premières passions de l’enfance, qui bien que munies de la volonté de braver terre et mer à l’aube des printemps, finit vite balayée et oubliés par le roulement du temps.
Tous ceux qui l'approchaient, tous ceux auxquels elle parlait, ceux qui jouaient avec elle, formaient, autour d'elle, une sorte de cour d’amour ; c'étaient ses chevaliers. Les chevaliers de Fermina Márquez, donc, étaient admirés de tous les élèves, et peut-être même des plus jeunes parmi les surveillants. De ces belles promenades dans le parc, nous ne rapportions plus l'odeur du tabac fumé en cachette, mais le parfum des petites Américaines. Était-ce le géranium ou le réséda ?
Éditions Folio
156 pages
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