Euphorie – Elin Cullhed (2021)
Qui n’est pas fasciné par la figure de Sylvia Plath, une des plus grandes poétesse et romancière du début du 20ième siècle ? Et quoi de plus fascinant que son couple avec Ted, lui aussi écrivain en vogue. Deux intellectuels formant un foyer, n’est-ce pas parfait.
Loin de là. Après un séjour en hôpital psychiatrique, Sylvia est convaincue qu’elle se retrouvera dans une vie de famille rangée, à la campagne. Le couple quitte Londres pour la campagne anglaise, avec leur fille et leur enfant à venir dans le ventre de la poétesse.
Mais la paix idéalisée n’était que chimère. Assommée par les tâches que requiert un foyer, Sylvia n’a plus le temps d’écrire une ligne. De son côté, Ted est de plus en plus demandé à Londres, d’une part par ses éditeurs, mais d’une autre, par ses maitresses.
Dans un roman presque en huis-clot, Elin Cullhed imagine la tragique dernière année de la vie de Sylvia Plath. Après plusieurs tentatives de suicide, son goût pour la vie ne tient qu’à un fil. Cullhed tisse un magnifique portrait de ce couple, dont on ne saurait pour qui prendre parti. D’un côté, Ted est égoïste et montre des comportements abusifs envers Sylvia. Mais de l’autre, il est aussi un mari encourageant, et un père aimant. Sylvia de son côté, se comporte de manière admirable, mais on dirait que ses tendances dépressives l’isolent du monde, de Ted, de ses enfants, et finalement, d’elle-même et de sa vocation pour les mots.
Malgré quelques longueurs, c’est un excellent roman, d’une tristesse et d’une beauté qui se marient très bien. Des personnages qui semblent vrai, qu’on n’arrive pas à adorer ni détester. À lire.
Éditions de l’Observatoire
365 pages
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