Départ de feu – Adrien Gygax (2022)
César a trente ans, et il est l’archétype parfait du bon bobo lausannois. Il passe ses samedis à se laisser dorer sur les planches de bois de la Jetée de la Compagnie, un bar branché au bord du lac Léman. Employé au service marketing de Philip Morris, son rôle est d’accroître la présence de l’entreprise sur les réseaux sociaux, afin de vendre toujours plus de cigarettes. Ses amis sont aussi ennuyeux et vides que sa vie, dont les années s’étalent sans plus de sens que cela.
Tout part en fumée quand, justement, son immeuble est victime d’un incendie. En un après-midi, toutes ses possessions ont été perdues. Il n’a plus de vie matérielle, plus que ce qu’il porte sur lui.
Comme illuminé, il décide de changer, de rompre avec son train de vie morne et ennuyeux ponctué de notifications qui manquent de sens. Il plaque tout : ses amis, son travail, pour partir en retraite à la montagne, reconnecter avec la nature et son soi profond, voyager un peu, prendre l’air.
Dans ce roman aussi drôle que philosophique, Adrien Gygax prend la température de notre génération perdue. Notifications, franglais, réseaux sociaux si présents qui pourtant ne nous apportent souvent pas grand-chose. C’est un roman d’apprentissage qui remet en question le sens de notre existence répétitive et confortable, que nous traversons trop souvent sans nous poser assez de question.
Il était temps de se réveiller pour César, comme il est temps de se réveiller pour beaucoup. Un roman vraiment drôle et intelligent qui se lit tout seul.
Éditions Plon
260 pages
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