Demande à la poussière – John Fante (1939)
Arturo Bandini a le même rêve que des milliers de jeunes qui ont décidé que le travail, les horaires fixes et les patrons n’étaient pas faits pour eux : devenir un écrivain reconnu. C’est en tout cas ce que promet le rêve américain à ce jeune immigré italien. S’il le veut, et s’il travaille assez dur, il pourrait accomplir son destin.
Bandini mène donc une vie d’errance. Il n’a pas de quoi payer son loyer, et vis de chèque en chèque. Quand il n’a plus rien, il temporise. Il rallonge ses ardoises dans les cafés et chez le commerçant, il fait patienter la propriétaire du motel où il loge.
Il tombe vite amoureux de la belle Camilla Lopez, serveuse dans un café du coin. S’il sait écrire, la séduction, c’est une autre histoire. Il fait preuve d’un mélange de maladresse et de méchanceté qui finiront par avoir raison de lui.
Mais le meilleur témoignage à propos de ce livre est celui de Charles Bukowski, qui a été énormément influencé par John Fante. Il se plaignait qu’aucun auteur n’écrivait quelque chose de véritablement honnête : « Pourquoi est-ce que personne ne disait rien ? Pourquoi est-ce que personne ne criait ? »
Mais lorsqu’il tombe enfin sur ce livre : « Je restai planté un moment, lisant comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. J’ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d’une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculpté dans le texte. (…) Je me couchais sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. »
Recommandé par Bukowski et par ma propre petite personne, je pense que c’est un titre à lire.
Éditions 10/18
239 pages
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