Dans la lumière des peintres – Adrien Maeght (2019)

Tout amateur d’art moderne est forcément familier avec la fameuse fondation et famille Maeght. Aimé et Marguerite Maeght ont créé la toute première fondation européenne dédiée à l’art contemporain. Située sur les hauts de St. Paul-de-Vence, elle est encore aujourd’hui l’un des monuments phare de l’art européen.

Pourtant, rien ne destinait ce couple dont les racines les ramènent jusqu’en Normandie à de tels accomplissements. C’est un fabuleux concours de circonstances qui vont jeter cette
famille dans le marché de l’art, sans aucune expérience autre que l’instinct marchand, puis une passion sans fin qui vont leur permettre de s’élever afin de jouer dans la cour des grands ; mieux même, de poser certaines pierres fondatrices de l’arène.

Amis avec les plus grands artistes de l’époque comme Bonnard, Matisse, Braque, Miro, Chagall, Giacometti, Calder, Prévert, Malraux, Léger, Picasso, Kandinsky, Tal-Coat, Ellsworth Kelly, pour n’en nommer que quelques-uns, leur histoire ne tourne pas autour du commerce, mais de la passion de l’art et l’effervescence créatrice de l’époque.

Dans ce roman autobiographique, Adrien Maeght, fils du couple fondateur, nous raconte l’incroyable aventure de sa famille, qui, partant de rien, s’est retrouvée au centre du noyau de l’art européen, voire mondial. Il n’oublie pas non plus des endroits devenus iconiques comme l’auberge de la Colombe d’Or, où l’on peut encore déguster les mêmes plats que les artistes savouraient alors, tout en admirant des œuvres originales.

Pour moi qui suis allé visiter la Fondation Maeght cet été et qui ai eu la chance de déjeuner à la Colombe d’Or, cette lecture était évidente. Un véritable régal pour tout amateur d’art, la mémoire d’une époque éclatante, qui transpire encore à travers les œuvres de ces grands artistes et dans l’odeur du thym et du romarin sur les collines de St. Paul.

J’ai toujours su qu’un jour il me faudrait donner ma part de vérité, j’en ai trop longtemps repoussé le projet. Aujourd’hui, la roue de l’âge avançant inexorablement, je ne peux me dérober. (…) Je livre aujourd’hui les souvenirs d’un homme et d’une famille qui ont eu la chance inestimable de vivre au plus près de ces être extraordinaires.

Éditions JC Lattès
439 pages