Contes de la folie ordinaire – Charles Bukowski (1983)
Voici les nouvelles du maitre de la littérature crue. Dans ce recueil, Bukowski ne nous épargne pas. Il ne nous épargne pas la misère, la boisson, les abus sexuels, le travail abusif, le désespoir et la dépression. Ses personnages errent sans but dans une vie trop difficile, sans lueur d’espoir si ce n’est leur prochaine cannette de bière.
Quand il se met en scène lui-même, il nous raconte son manque d’intérêt pour le monde qui l’entoure, sa conviction que tout le monde est inintéressant, pourri ou intéressé. Les discussions l’ennuient, la compagnie lui est souvent insupportable, il serait souvent mieux à boire seul et écouter Mahler.
En parlant de musique, Bukowski sait aussi mélanger les registres, passant de la philosophie kantienne et de la musique classique aux récits des pires débauches et scandales. De la poésie des étoiles à celle des égouts, Bukowski touche à tout.
L’écriture de Bukowski, inspirée par d’autres grands hommes comme Hemingway, Fante ou Lawrence, est brutale et honnête. Elle ne fait aucun effort pour déguiser ou masquer, elle décrit ce qui est, tel que c’est, que cela soit beau ou laid.
On ne manque pas de sociologues à faible quotient intellectuel aujourd’hui. Pourquoi j’en ajouterais, avec mon intelligence supérieure ? On a tous entendu ces vieilles femmes qui disent : « Oh, comme c’est AFFREUX cette jeunesse qui se détruit avec toutes ces drogues ! C’est terrible ! » Et puis tu regardes la vieille peau : sans dents, sans yeux, sans cervelle, sans âme, sans cul, sans bouche, sans couleur, sans nerfs, sans rien, rien qu’un bâton, et tu te demandes ce que son thé, ses biscuits, son église et son petit pavillon ont fait pour ELLE.
Virgin Books
231 pages
Comments ()