À l’Ouest rien de nouveau – Erich Maria Remarque (1929)
Ce classique de la littérature allemande – dont le titre original « Im Westen nichts Neues » colle bien mieux à la traduction française – m’a été suggéré dans le cadre de mon mémoire sur la guerre par mon professeur. J’avais entendu parler du livre et de l’auteur, mais n’avais jamais pris le temps de me pencher dessus. Et à tort.
Ce roman est l’histoire d’une bande de jeunes écoliers qui, convaincu par les discours patriotiques de leur maître de classe, s’inscrivent dans l’armée pour aller combattre dans la grande guerre, la glorieuse guerre, la guerre pour redorer le blason bafoué de l’Allemagne. C’est avec la témérité de l’insouciance et des jeunes années qu’ils commencent leur formation militaire. Mais la réalité n’a rien de glorieux, l’horreur des tranchées aura raison de leur enthousiasme.
Raconté par un narrateur inconnu comme il y en a eu tant, nous suivons pas à pas les désillusions de la bande, qui perd des membres au fur et à mesure de l’histoire.
Erich Maria Remarque a combattu dans les tranchées, et cela se sent. Quand on lit ce livre, c’est comme si on y était. Il sait mettre les mots sur les horreurs sans nom, parler d’une violence qui n’a pas de mesure.
Le narrateur est empreint de désespoir. Mourir ne lui fait pas peur. Ce qui l’effraie, c’est de ne plus pouvoir vivre. Comment est-ce que des hommes, encore dans leurs jeunes années d’insouciances pourraient, après avoir été témoins de l’horreur la plus normale, reprendre une vie normale. Comment pourront ils retrouver le calme des campagnes et apprécier la douceur de la main d’une femme ? Tout ce qu’ils ont vu pendant des années, c’est la mort, les mutilations, les rats, les armes démentes, toujours plus destructives, la mise à mort machinale de la vie humaine. Ils ont été jeunes. Ils n’ont pas vingt ans. Mais ils sont vieux maintenant, et il n’y a plus d’espoir.
« We are little flames, inadequately sheltered by thin walls from the tempest of dissolution and insensibility in which we flicker and are often all but extinguish. Then the muted roar of battle surrounds us, and we creep into ourselves and stare wide-eyed into the night. The only comfort we have comes from the breathing of our sleeping comrades, and so we wait until the morning comes.” P.187
Penguin Vintage Classics
200 pages
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