1275 âmes – Jim Thompson (1964)
Je m’appelle Nick Corey. Je suis le chérif d’un patelin habité par des soiffards, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses et des salopards de tout poil. Mon épouse me hait, ma maîtresse m’épuise et la seule femme que j’aime me snobe. Enfin, j’ai une vague idée que tous les coups de pied qui se distribuent dans ce bas monde, c’est pour ma pomme.
Eh bien, les gars, ça va cesser. Je ne sais pas comment mais je vous le promets.
Avec ce quatrième de couverture, le ton est donné. Nick Corey n’est pas comme tous les chérifs que l’on trouve dans les westerns. Il est diablement intelligent. Ce n’est pas tant qu’il réfléchit à ce qu’il fait, mais les choses se mettent en place juste comme il en a besoin. Ce n’est que son intuition qui le porte, ou du moins, c’est ce qu’il prétend.
Adroitement, il manipule le village entier afin d’avoir le champ libre pour obtenir ce qu’il désire. Il s’est laissé entrainer dans une vie et une situation qui lui déplait, mais c’est fini. Il mettra toute son intelligence et sa froideur en œuvre pour atteindre ses objectifs. Dans ce roman noir, le chérif reprend les reines et nous offre sa définition personnelle de la loi. Sa propre loi.
Croché du début à la fin, ce roman n’est pas sans rappeler « l’Étranger » de Camus ou « le Procès-Verbal » de J.M.G Le Clézio, avec une touche de « American Psycho » de Bret Easton Ellis. Une atmosphère sombre, des actes froids et violents, un humour des plus noirs. Peu familier avec le roman noir, c’était une belle porte d’entrée pour découvrir le genre.
Alors voilà, Buck, voilà ma décision. J’ai réfléchi, réfléchi et réfléchi encore et, finalement, j’y suis arrivé : j’ai décidé que je ne sais pas plus ce que je dois faire que n’importe quel autre minable échantillon de l’espèce humaine.
Série Noire Gallimard
200 pages
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